Le 9 août dernier, appuyée par plus de 160 organismes et personnalités du secteur pluriel, Imagine Canada a interpellé le ministre Bains (ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique), appelant à de meilleures données pour cet important secteur de l’économie canadienne. Atypic appuie complètement l’initiative. Voir la nouvelle
Aimeriez-vous que votre médecin se base sur vos prises de sang d’il y a dix ans pour évaluer votre état de santé? Que votre courtier évalue la valeur de votre condo en se fiant au marché de 2008? Et si vous étiez célibataire, comment réagiriez-vous d’apprendre que votre potentielle nouvelle flamme a utilisé une photo de profil datant d’une autre décennie sur le site de rencontre?
Parions que vous n’apprécieriez pas. Parce qu’avant de s’engager dans quelque chose, il est essentiel d’avoir un portrait clair de la situation. Des données à jour, pour savoir si on plonge ou pas, si on change de cap ou pas, si on doit réagir et comment, ou tout simplement pour ne pas perdre son temps.
Pourtant, c’est exactement ce que le gouvernement du Canada fait avec le secteur pluriel, prenant des décisions importantes qui concernent les acteurs du secteur (et d’ailleurs tous les citoyens) en s’appuyant sur des données vieilles d’il y a dix ans, datant d’avant la crise économique de 2008. C’est que Statistique Canada, qui représentait une source fiable et récurente d’information statistique, a depuis cessé de compiler et de diffuser des données essentielles relatives à la taille, à l’ampleur, au financement et aux effectifs du secteur de la bienfaisance et sans but lucratif.
Comme la kirielle d’organismes ayant appuyé l’initiative d’Imagine Canada, je suis convaincu que personne n’accepterait pareille situation s’il s’agissait de n’importe quel autre secteur. Or le secteur pluriel est une source non négligeable d’emplois et d’innovation au pays.
Rappelons qu’à l’heure actuelle, « 167 000 organismes de bienfaisance et sans but lucratif au Canada emploient plus de deux millions de personnes dans les collectivités d’un bout à l’autre du pays et ils contribuent pour plus de huit pour cent au PIB national, soit plus que les industries de l’automobile et du commerce du détail. »
Et c’est sans compter tous les services que ce secteur permet d’offrir à une variété de clientèles, palliant ainsi d’importantes lacunes de notre système et faisant en sorte que le Canada demeure, somme toute, un endroit où il fait bon vivre.
Alors que plusieurs de nos clients retournent au travail après des vacances bien méritées, retroussant leurs manches pour lutter contre des problèmes bien de notre temps (pas ceux d’il y a dix ans), j’espère que notre gouvernement prendra toute la mesure de la valeur de leur contribution actuelle.
Un portrait réaliste et à jour, sans filtre ni retouche. C’est ainsi qu’on pourra encore mieux planifier nos actions futures.