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Déranger pour mieux frapper les consciences

Atypic

15 septembre 2016

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Déranger pour mieux frapper les consciences

Si vous comptez, parmi vos quelques centaines d’amis Facebook, de vieilles connaissances ayant flirté avec le milieu humanitaire, vous aurez peut-être vu passer, en juin dernier, cette campagne de Médecins du Monde. Intitulée Le prix de la vie, la campagne dénonce les abus des compagnies pharmaceutiques quant au prix des médicaments.

En France, la campagne choc a été interdite dans les réseaux de diffusion publicitaires établis afin de ne pas froisser un client de toute évidence très pesant…

Qu’on juge l’approche de Médecins du Monde manichéenne ou qu’on encense sa soif de justice, cette campagne aura au moins eu le mérite de ne laisser personne indifférent.

Je vous pose la question : combien pourrions-nous recenser de cas semblables, où des organismes de charité auraient été censurés face à de gros lobbys? Il y a bien eu quelques publicités de PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) dont le contenu a été jugé trop explicite par des diffuseurs américains, ou quelques actions controversées chez Greenpeace. Mais de ce genre, aucun cas ne me vient en tête.

Vu d’ici, on a parfois l’impression que ce sont plutôt les organismes qui sabordent eux-mêmes leurs idées les plus croustillantes, de peur de froisser partenaires, donateurs ou ambassadeurs.

Pourtant, « oser » est probablement un mot qui arrive en tête de liste quand vient le temps de faire la genèse des plus grands mouvements sociaux, des circonstances qui ont engendré de véritables changements.

Et dans un monde où la concurrence a rattrapé jusqu’au caritatif, peut-être faut-il parfois savoir aller plus loin pour parvenir à frapper la conscience d’un « tiède ».

Qu’est-il advenu de ces médecins humanitaires culottés?

En soulevant l’indignation, la censure dont Médecins du Monde a été victime a suscité une vague d’affichage sauvage qui lui a donné une visibilité inespérée. Aux dernières nouvelles, la pétition avait recueillie plus de 226 000 signatures. Et je serais curieuse de connaître le nombre d’appuis et de dons spontanés qui en ont résulté.

Mais puisqu’on parle du courage d’oser, jetez donc un coup d’œil à cette récente annonce de la SPCA de Montréal… En voilà, une initiative qui a du mordant!

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