Les porte-parole sont nombreux. Les porte-parole réellement engagés le sont un peu moins.
Je pourrais en nommer quelques-uns. Mais les véritables « amis de la famille » comme lui sont rares. Et précieux. Plusieurs organismes sont toujours à la recherche de la perle rare.
Opération Enfant Soleil a la chance d’être un des organismes chouchous des Québécois. Elle a aussi la chance de pouvoir compter sur de nombreux artistes bénévoles sincèrement engagés, entre autres pour animer son Téléthon annuel et ce, depuis 32 ans.
L’un d’eux, Alain Dumas, lui est fidèle depuis maintenant 29 ans. Il a vu la cause grandir en ne donnant pas seulement de son temps et en ne prêtant pas seulement sa voix, mais aussi son oreille. Car si Alain Dumas est d’abord animateur lors des Téléthons, où il est souvent touchant par son authenticité et la facilité qu’il a d’engager la conversation avec les familles et les enfants qu’il y interviewe, il a également participé à certaines campagnes de financement auprès des donateurs, de même qu’au tournage de plusieurs capsules vidéo présentant des Enfants Soleil, entrant ainsi dans le quotidien et l’intimité de familles de différentes régions du Québec.
Vraiment, un bel engagement, sur trois décennies.
Mais ce qui me touche plus particulièrement, c’est de savoir qu’Alain Dumas rend parfois visite à ces enfants à l’hôpital, quand personne d’autre ne regarde. Juste pour prendre des nouvelles. Juste pour offrir son soutien aux familles qu’il connait un peu, ou auxquelles il s’est parfois lié davantage…
Dans le cadre de mon travail, j’ai eu la chance de lui parler deux petites fois. Deux fois où cet homme m’a convaincue de son attachement à la cause sans même devoir l’expliciter. Tout est dans la façon qu’il a de parler, avec un mélange de tendresse et d’admiration, de ces petits malades éprouvés, courageux, lumineux, sans jamais oublier qu’ils sont d’abord et avant tout des enfants. Et il parle également avec tellement de compassion de leurs parents. C’est aussi dans sa manière de témoigner, de façon modeste mais généreuse, de ce que ces contacts lui apportent, à lui aussi. Deux fois où j’ai été atteinte par un être profondément convaincu : l’organisme qu’il appuie change TOUT dans la vie des petits patients du Québec. Parce qu’il les a rencontrés pour vrai et s’est intéressé à eux pour vrai. Et, comme il le dit lui-même, si au départ il a choisi de s’engager « pas juste à moitié », il ne s’agit plus d’un choix. La cause l’habite désormais.
Chaque cause mérite d’être portée haut et loin, au-delà de la lumière des caméras qui courent les célébrités, portée au chaud dans un cœur qui l’a réellement choisie. Un cœur qui ne se mire plus dans l’aura de bienveillance que le geste public lui procure, mais qui agit même lorsque les spots s’éteignent. Comme si c’était la cause qui l’avait conquise, cette personnalité publique, et non l’inverse.
En plus de son vif engagement, Alain Dumas possédait sans doute au départ bon nombre des qualités qui font un bon ambassadeur : disponible, cordial, sincère, sympathique au public, loin de la controverse, éloquent, professionnel, à la fois soucieux de se montrer vrai tout en étant respectueux des stratégies et des lignes de communication de l’organisme… Peut-être aussi était-il porteur d’une forme de gratitude qui fait qu’on donne sans se regarder donner.
Il n’est sans doute pas le seul à s’engager autant pour une cause et l’objectif de ce billet est surtout d’illustrer ce qu’un bon porte-parole peu apporter à votre organisme, au-delà d’une visibilité. Mais j’ajouterai ceci : moi qui me situe aux premières loges des stratégies de communication pour des organismes caritatifs, je me suis laissée gentiment mener hors de l’autoroute professionnelle qui devait orienter notre conversation par cet homme qui vit son engagement social sur un sentier beaucoup plus intérieur et inspirant.
Et j’ai réellement découvert tout le pouvoir de l’authenticité.